Esteban & Capucine

Et voilà où je m'étais retrouvée. C'était la première fois et j'avoue que je n'étais pas si rassurée que cela. Je tournais un peu en rond dans cette espèce de cellule. J'étais traitée comme une serial killeuse, alors que je n'avais volé qu'un truc. Et encore, si je m'étais retrouvée là, c'était que je ne l'avais même pas réussi. Ce n'était pas la première fois que j'agissais ainsi. Étonnant, non? Je dois avouer que je ne me reconnaissais plus trop ces derniers temps. Je crois que j'avais tellement envie de profiter de la vie, que j'en étais venue à vouloir connaître mes limites, à vouloir jouer un peu avec la feu. Mais là, je l'avais touché. Je dois tout cela à une nouvelle rencontre, à Esteban. Je ne sais plus trop comment je l'ai connu, j'ai l'impression de le connaître depuis toujours. Quelque chose m'attirait chez lui, sans vraiment savoir quoi. D'ailleurs, en parlant de lui, on venait de me dire que j'avais droit de passer un coup de fil à quelqu'un. Comme dans les films. Il était simplement hors de question que je joigne mes parents ou ma meilleure amie, ils m'auraient fait la morale ou je ne sais quoi, et j'étais assez grande pour vivre comme je le voulais. J'appela donc Esteban. C'était lui qui m'avait foutu là-dedans, il avait intérêt à m'en sortir. « Allô? C'est Capucine! J'suis chez les flics, viens me chercher! » je n'entendais pas vraiment ce qu'il me disais, et je me contenta donc de lui répondre : « Démerdes-toi mais viens! » avant de raccrocher. J'espérais tout de même qu'il vienne et qu'il ne me laisse pas en plan ici. Il en serait tout de même capable. On me replaça ensuite dans la cellule où j'étais il y a quelques minutes. Je ne me sentais pas très bien. Il y avait des mecs, et je crois que si Esteban ne venait pas tout de suite, je risquais de me faire violer. Non, je n'étais pas très bien ici. Je ne pouvais m'empêcher de regarder la porte à chaque fois que quelqu'un entrait, espérant que ce soit Esteban. Il arriva un long moment après, et finalement, je ne savais pas trop si j'étais plus rassurée de le voir ou non. Mais bon, il était venu. « Ah bah enfin! » dis-je d'un air désespéré.

Fiche (c) Espe