∞ don't leave me this way | norah & sloan.

**Sloan Neals-Fox** ♢ **message** : 195 ♢ **columbia since** : 03/07/2012

« La souffrance peut occuper une telle place qu’on en oublie le bonheur. Parce qu’on ne se rappelle pas avoir été heureux. Et puis, un jour, on ressent quelque chose d’autre, ça nous fait bizarre, seulement parce qu’on n’a pas l’habitude, et à ce moment précis, on se rend compte qu’on est heureux. » les frères scott | norah & sloan ♥

_________________

C'était dingue de voir à quel point les jours se ressemblaient. J'étais épris dans une infernale routine se résumant à mes études et mon job de barman à temps partiel. Ce rythme de vie était loin d'être de tout repos ; ma vie sociale ne ressemblait pas à grand chose, bien que j'avais tout de même des amis. Je n'étais pas non plus un rat de bibliothèque, il m'arrivait de sortir, d'aller au bar -le plus souvent dans celui où travaillait Sidney- pour décompresser un peu, faire le vide avant de replonger intensément et avec concentration dans mes études. J'étais en cinquième année de médecine maintenant, mon but ultime de devenir un vrai docteur était presque atteint ; ce serait débile et vraiment pas intelligent de tout gâcher maintenant, certes c'était loin d'être facile, mais je le voulais vraiment, alors je pouvais réussir. Dans ma chambre d'université, j'étais allongé sur mon lit, regardant le plafond tandis que mes pensées divaguaient de droite à gauche. Ces temps-ci, j'étais réellement fatigué, une fatigue insoutenable pour le rythme effréné que je menais tous les jours. Et pourtant, la journée commençait, je venais de passer une mauvaise nuit, n'ayant pas fermer l'œil de la nuit. Épuisé ... c'était le mot juste pour définir mon état physique en ce moment même ; et malgré tout, il fallait bien que j'aille en cours, et ce soir, j'étais de service au bar, et mon patron ne me ferait aucun cadeau. Je me levais tant bien que mal de mon lit, allant prendre une douche pour tenter de me réveiller un maximum. J'étais toujours un des premiers étudiants à me réveiller le matin, à vrai dire, j'aimais errer dans les couloirs encore calmes de l'université. A cette heure-ci, on pouvait entendre une mouche voler tant le silence y régnait ; c'était agréable de voir que cet endroit n'était pas seulement un bâtiment où tout le monde était pressé et se bousculait violemment. Je descendais les escaliers comme à mon habitude, pour rejoindre mon casier qui se trouvait dans l'allée principale de l'université. Dans le long couloir sombre qui longeait les casiers des étudiants, je pus apercevoir difficilement une silhouette féminine qui devenait de plus en plus nette au fur et à mesure que j'avançais vers elle. Les yeux froncés, j'avançais petit à petit alors qu'un doux parfum vint envahir mes narines, j'étais maintenant face à cette étudiante qui m'était familière. Je restais bouche-bée devant elle, très surpris de la voir ici. Elle était donc dans l'université et je l'ignorais ? Cette belle inconnue avait été une cliente du bar où je travaillais, mais ce n'était pas n'importe quelle cliente, puisque j'étais tombé complètement sous son charme, mais celle-ci s'était envolée du jour au lendemain. Je ne connaissais pas son nom, ni son prénom, et pourtant, j'avais pu goûter à ses fines et roses lèvres, comme un cadeau d'adieu. J'espérais tellement qu'elle se souvienne de moi, et pourtant, je n'étais pas en mesure de pouvoir prononcer une parole tant j'étais stupéfait de la revoir ici.

Norah & Sloan

Après toutes ces années, tous ces mois qu'elle avait passés à tenter d'oublier ses souffrances dans l'alcool ou autre chose, tenter de se reconstruire, Norah avait enfin décidé d'aller de l'avant, de reprendre ses études. Une nouvelle vie qui commence en quelque sorte, et puis le droit avait été une vraie révélation pour elle. En effet voyez-vous quand on a l'habitude de se faire taper dessus pour un rien, et ce pendant des années, étrangement, ça développe cet espèce de sentiment de survie qui est en nous, étrangement ça vous rend plus fort, même si vous êtes faible à cet instant, même si ça fait mal. Et puis ça développe aussi votre solidarité, votre besoin d'affection est plus grand et de protection aussi, vous êtes un peu comme un petit oiseau prêt à tomber du nid. En fait d'une certaine manière vous ressentez ce besoin immense d'aider les autres, ceux qui sont dans la même situation que vous, pour que leur histoire à eux connaisse une meilleure fin. Combien de fois No' a voulu répliquer, combien de fois elle a voulu se défendre. Elle se promettait le soir alors qu'elle pleurait dans son lit, qu'elle tentait de cacher ses hématomes, que c'était la dernière fois qu'il levait la main sur elle, qu'elle ne lui laisserait pas le plaisir de recommencer. Mais à chaque fois c'est la même chose, quand il recommence la peur domine et tout tombe en éclats, tous ses espoirs dans lesquels tout à l'air facile, où elle est si courageuse. Alors voilà elle compte se battre désormais, travailler dur pour aider les autres, rendre une justice qu'elle n'a jamais pu obtenir; mais à chaque fois qu'elle réussira au moins, ça sera comme une victoire personnelle, ce qui la maintient en vie.

Norah arpentait comme tous les matins les couloirs de l'université pour y déposer deux trois livres dont elle n'aurait pas besoin dans l'immédiat. Ce jour là elle était un peu en avance, d'habitude, ça n'est pas le cas, elle court d'ailleurs assez souvent pour ne pas louper le début des cours, mais aujourd'hui pour une fois elle était à l'heure, même mieux que cela en fait. Les couloirs étaient étrangement vides à cette heure là, elle n'aimait pas trop ça en plus, la solitude, le calme c'est pas son truc, enfin si, un peu plus maintenant. Disons qu'elle est devenue froide, plutôt fermée avec les autres après ce qui lui est arrivé, elle reste proche de ses vrais amis principalement. Quoi de plus normal que la belle blonde se méfie après tout et n'ait plus confiance en autrui ? Alors même si elle a besoin quotidiennement de se retrouver avec elle-même, au calme; pour autant l'université toute vide comme elle l'était ne lui inspirait rien de bon. Alors qu'elle marchait d'un pas décidé, Norah ne mit pas longtemps à atteindre son casier et y déposa les quelques livres dont elle n'avait pas besoin. C'est alors qu'elle sentie tout près d'elle une autre présence, elle avait l'impression qu'on l'observait. La jolie blonde prit le risque de se retourner pour voir de qui il s'agissait. Elle fut sous le choc lorsque ses yeux se posèrent sur lui, ce fameux serveur qu'elle avait rencontré quelques semaines auparavant dans ce bar où elle se rendait tous les soirs. Ce jeune homme même qui l'avait tant intrigué, la raison pour laquelle elle avait arrêter de se rendre là-bas aussi, parce qu'elle avait peur de ce qu'il était, et ne voulait surtout pas s'y attacher. Il paraissait lui aussi tout aussi choqué. Norah ignorait tout de lui et l'inverse était réciproque, mais c'était mieux ainsi elle le savait. D'ailleurs elle avait en quelque sorte un mauvais pressentiment là, l'impression qu'il fallait qu'elle parte vite avant qu'il ne vienne l'aborder, ils ne s'étaient jamais parlés pendant tous ces mois au bar, si ce n'est pour passer commande, alors ce n'était pas maintenant que ça devait commencer, le risque était trop grand. Il ne fallait pas qu'elle s'attache à quiconque. Elle en avait eu une trop mauvaise expérience. Elle referma donc son casier, et se dépêcha de partir, l'ennui c'est qu'elle devait passer juste à côté de lui. Elle se contenta de baisser les yeux et d'avancer, priant pour qu'il ne l'arrête pas dans son élan.

**Sloan Neals-Fox** ♢ **message** : 195 ♢ **columbia since** : 03/07/2012

« Vous vous arrêtez une seconde et vous restez en arrière... Plus on tente d’aller de l’avant, plus le fait de ne jamais regarder en arrière est tentant. Le passé fait toujours surface pour nous botter le cul. Parfois on apprend de nouvelles choses sur le passé, qui changent tout ce que nous savons sur le présent. » grey's anatomy | norah & sloan ♥

_________________

La routine m'effrayait terriblement ; la peur de tomber dans le plus grand des ennuis me terrifiait. Je n'avais que vingt quatre ans, et pourtant, je consacrais tout mon temps à des études épuisantes, qui me rongeaient intérieurement. Mais je m'accrochais encore et tant bien que mal à ce rêve de devenir mèdecin, de devenir cet homme qui pouvait aider les autres grâce à ses connaissances et ses capacités. Devenir un homme de la mèdecine était tout ce que je voulais, vraiment, et pourtant, je n'arrivais toujours pas à trouver le bonheur pour me combler. Peut-être que le bonheur était une invention de l'homme créée simplement pour se convaincre que la vie était belle et rose lorsqu'on était entouré des personnes auxquelles on tenait le plus ? A vrai dire, je n'en savais strictement rien. J'étais simplement là, à rêvasser dans mon lit alors que j'entendais le bruit berçant de l'horloge, attendant que le temps passe. Après m'être préparé, je descendis les escaliers un par un, une pochette de cours sous le bras. Les couloirs étaient totalement déserts, comme d'habitude à cette heure si matinale ; mais cela était loin de me déranger. Je préférais largement ce calme apaisant au brouhaha quotidien et stressant de la journée. Je m'aventurai comme à mon habitude dans les longs et vastes couloirs de l'université dans laquelle j'étudiais, me dirigeant vers mon casier pour prendre les affaires dont j'aurai besoin pour la journée.

Je me trouvais maintenant à quelques mètres de mon casier, mais aussi à quelques mètres de cette silhouette qui métait pour ainsi dire, familière. Cette chevelure blonde me rappelait cette fille que j'avais rencontrée au bar dans lequel je travaillais, qui m'avait intrigué depuis le premier soir où je l'avais aperçu. Elle semblait perdue et triste tous les soirs, venant sûrement chercher du réconfort dans l'alcool. Tout le monde fait ça, moi le premier, bien que l'alcool n'ait pas toujours des effets positifs sur moi. Alors que je découvris ce visage qui m'avait tant fait frissonner dans un passé proche, j'étais comme hypnotisé par elle, éléctrifié par ce regard lagon. Elle s'avançait vers moi, avant de baisser les yeux et de repartir en passant à côté de moi. Pendant un instant, je ne bougeai pas ; comprenant alors qu'elle s'échappait -une fois de plus-, je me retournai en la voyant s'éloigner de moi. Ca ne pouvait pas se passer comme ça, pas cette fois-ci. Je me mis à courir vers elle, avant de lui attraper machinalement et doucement le bras pour l'arrêter. « S'il te plaît, attends. » Dis-je doucement. Je me retrouvais en face d'elle, scrutant alors chaque partie de son visage. « Ne pars pas. » Mon visage était sérieux, il fallait qu'on parle, que j'apprenne à connaître cette fille qui faisait naître d'étranges sentiments en moi. Me rendant compte que je la tenais toujours, je lâchai son bras délicatement, espérant qu'elle veuille bien m'adresser la parole, pour entendre sa voix pour la première fois.

Contenu sponsorisé